Les journées d’étude se sont déroulées dans la ville de Senigallia, dans la province italienne des Marches, en italien et en français sur trois jours, un programme d’expositions (organisées dans la ville), de tables rondes, de visites gastronomiques et une excursion ont complété le programme.
Le colloque était l’occasion de discuter les idées de René Girard dans le cadre de la transmission du savoir, du désir des collectionneurs, de la création artistique et du marché de l’art.
En collaboration avec la télévision locale, les conférences ont été enregistrées. On trouvera un journal télévisé à la fin de cette transmission.
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Paul Dumouchel, citant Stendhal, commente l’idée de Girard de la piorité de la rivalité sur le désir.
Plus la rivalité s’accroit, plus l’objet de la première rivalité s’estompe, l’objet est perdu de vue, la violence efface les différences, transforme les adversaires en doubles l’un de l’autre. Restriction du rôle de l’objet qui n’est qu’un prétexte à la rivalité.
Dans un lieu parfait pour parler de mathématiques Jean Dhombres glose avec des images.
— Qu’est-ce donc que cette roulette ? — C’est, répondit Pascal, la courbe que décrit un clou d’une roue de carrosse quand elle tourne … s’inscrivant étonnamment dans le cadre complexe sur le plan européen de la querelle des anciens et des modernes, l’étude de la trajectoire d’un clou planté dans la roue d’un carrosse comme la décrit Blaise Pascal en 1658, a suscité des images variées en France, en Italie, en Angleterre, et permis sans doute la révolution du calcul différentiel et intégral, participant ainsi à ce qu’on a appelé la crise de conscience européenne d’avant les Lumières. Au-delà ou en deçà selon ses goûts des analyses techniques ou épistémologiques, les variantes des images de cette courbe, joliment appelée roulette, disent la violence d’un désir de faire comme l’ancien et d’un désir de faire contre. Il s’agit de poursuivre une tradition ou de créer une révolution dans le savoir et son apprentissage qui annule l’ancien.
Suite à une impossibilté de voyager, l’intervention de Jean-Marc Mojica (avocat spécialisé en droit d’auteur) Redéfinir le plagiat à l’ère digitale, est lue par Patrice Montico.
Nombreuses précisions juridiques avec les références du droit français.
Elle est suivie d’une table ronde avec la participation du public organisée par la Compagnie nationale des experts de justice CCD :
– Pierre Saupique (rédacteur en chef, revue Experts)
– Hubert de Maximy (vidéo et son) -Ghislaine Gracieux (droits d’auteur de film) - Emmanuelle Leroy Poncet (propriété artistique)
– Yves Liverset (Musique)
Visite de l’exposition hommage à Kandinsky en présence des étudiant ERASMUS. Désir mimétique ou besoin intérieur ? Sommes-nous programmés pour la beauté ?
Ce sont les questions qui sont proposées au visiteur qui est invité à s’immerger dans les sensations éprouvées par Kandinsky. Comme l’artiste nous le dit dans son texte : “REGARDS SUR LE PASSÉ”.
Pitch : A quel moment un étudiant en anthropologie criminelle a-t-il décidé de changer radicalement de voie ? Quelles sont les circonstances qui poussent un étudiant en criminologie à s’écarter de son domaine d’étude ? Alors que Lombroso, Bertillon et Lacassagne esquissaient les fondements théoriques de la criminologie et que le docteur Luys cherchait le siège des pensées criminelles dans les cerveaux gelés de criminels décapités, le jeune Kandinsky franchissait la barrière du concept primitif, passant de l’étude de la région supposée la plus sombre de l’âme humaine à la description de son interaction avec la lumière, les formes et les couleurs.
C’est en 1889, lors d’un voyage d’étude dans l’immense et lointaine province de Vologda (Russie du Nord)* que Kandinsky commence à se poser les premières questions qui, vingt ans plus tard, se transformeront en une théorie à part entière, celle de la nécessité intérieure de la beauté.
L’itinéraire suit son texte autobiographique, en commençant par sa mission parmi le peuple Zyryan (l’origine probable de ses ancêtres). L’installation recrée les conditions d’interprétation des sensations éprouvées lors de sa rencontre déstabilisante en province, qui s’est avérée être tout sauf le préjugé collectif.
Au lieu de trouver un environnement lugubre peuplé de délinquants, possibles cobayes d’un chercheur en anthropologie criminelle, il se retrouve inopinément entouré de petites communautés vivant dans des isbas aux couleurs vives….
* Du 28 mai au 3 juillet 1889, voir Кандинский В. В. Избранные труды по теории искусства: В 2-х т. Издание второе, исправленное и дополненное/ Под ред. Н. Б. Автономовой, Д. В. Сарабьянова, В. С. Турчина. Т. 2. 1918—1938. — М.: Гилея, 2008. — С. 365—393, 427—438.; Северюхин Д. Я., Лейкинд О. Л. Художники русской эмиграции (1917—1941). Биографический словарь. — Санкт-Петербург, 1994. — С. 232.
Le lendemain samedi 28 mai, visite guidée du musée du métayage (Museo della mezzadria, Santa Maria delle Grazie, Senigallia), évocation des dures conditions de vie des paysans métayers dans la région des Marches dans les états pontificaux, milieu d’où est issu Mario Giacomelli, exposition de ses photographies réalisées sur cet univers à la demande du professeur Sergio Anselmi